Cet après-midi, j'assistais à une session de formation destinée aux nouveaux membres de la firme multinationale dont ma petite boite fait partie.

En effet, j'ai été recrutée par une société du groupe qui a été autrefois une PME (60 personnes) à la santé florissante et aux bénéfices retentissants. Un tel éclat ne pouvait laisser de marbre un géant, d'autant que la petite boite faisait un métier que le géant n'avait pas encore à son catalogue.

Bref, moi je m'en fous un peu, tout ce que je sais c'est que dans les petites boites on trime comme un forcené pour un maigre salaire sans avantages sociaux mais on se sent super utile, dans les grosses boites, on bosse mollement, on profite d'un CE riche, on peut sortir plus tôt pour aller chez le dentiste, mais on est si peu motivé qu'on irait bien "chez le dentiste" tous les jours.

Tout bien considéré, je dirais qu'on a intérêt à commencer sa carrière dans une PME quand on a l'énergie et la soif d'apprendre et à la finir dans une multinationale quand on se cherche une place pépère (ou une place mémère ? "place", c'est féminin non ?) en attendant la retraite.

Mais je m'égare encore. Le sujet du jour, c'est l'après-midi formation. D'abord, il a fallu se rendre à Saint Denis. De Boissy Saint Léger à Saint Denis, il faut prendre 2 RER, on met plus d'une heure, certes, si on prend sa voiture, ViaMichelin dit qu'on met 33 minutes. Moi je pense que chez ViaMichelin, ils n'ont pas toute leur tête parce que 33 minutes pour faire 34 km ? en région parisienne ? A 3 heures du mat' peut être.

Pas grave, à l'aller, on est deux à se rendre au siège, alors on papote, il fait beau, on mange un sandwich qui fait grossir et on se finit avec un gâteau qu'on grignote dans le RER, on est bien contentes de changer d'air.

On arrive sur place et on se sépare en se disant qu'on se retrouvera pour rentrer ensemble. La vie me semble assez douce. La salle de formation est climatisée, c'est la cerise sur le gateau. Quelques gentils nouveaux membres sont déjà assis les fayots, je décide de prendre mes distances et je vais m'asseoir plus loin. Je tire une chaise, je m'assois, j'avise quelques bouteilles d'eau sur une desserte, je vais en chercher une, je reviens, je tire ma chaise, je m'assois et, tout à coup, je suis assise par terre, la chaise est dans mon dos. J'ignore comment ça s'est produit mais l'assise de cette saleté de chaise s'est déboîtée et m'a servi de toboggan. Sa mère la péripatéticienne !

Bien sur, tout le monde me regarde, c'est la honte totale. Il y a les gentils qui demandent si je me suis fais mal, que le cul leur pèle en enfer.

Après, la formation est soporifique, quand ils nous relâchent, il est 18 heures 30, ma collègue m'a laissé un message pour me dire qu'elle a terminé à 16 heures et qu'elle est rentrée sans moi. J'ai chaud, j'en ai marre, je vais devoir reprendre les 2 RER qui puent. Les autres formés vont pouvoir faire marrer leur entourage avec l'histoire de la nana qui pète sa chaise d'entrée de jeu. J'espère que ceux qui rigolent vivent seuls comme des chiens et ne pourront raconter ça qu'à leur poisson rouge.

Il est presque 20 h, j'arrive enfin, l'Homme a préparé le dîner, on parle de tout et de rien puis je lui raconte l'humiliation, je sens qu'il esquisse un sourire, il se retient de justesse. C'est généreux de sa part, à sa place, j'aurai ri...