Je pars début septembre en vacances, c'est ma mère qui garde habituellement nos chats en plus de Magouille le sien.
Pour Mahé, pas de problème, elle y va depuis des années (elle y allait déjà avec notre première chatte), elle est habituée, pour les deux autres, c'est une première.
Nous avons donc décidé de faire un essai en passant l'après-midi avec eux chez ma mère.
La mise en boite se fait dans l'ordre suivant :
Premièrement : Mischa, surnommée le Guépard ou le Diable de Tasmanie ou Grmmmph. Il faut la choper par surprise (au réveil de préférence) et la fourrer dans la boite avant qu'elle aie réalisé ce que nous sommes en train de faire.
Deuxièmement : Mahé, qui a passé l'âge de ces conneries et qui, malgré sa grande tolérance, estime qu'elle n'est pas traitée selon son rang quand on la pousse au cul la tête la première au fond d'une boite en plastique.
Troisièmement : Cool, qui aime tout et tout le monde et qui est le symbole même de la zen attitude sauf pour la seule chose qu'il déteste au monde, c'est l'entrée dans la boite.
Attention, à la moindre erreur dans l'ordre de préséance ou si, sottement, il nous prenait l'envie de commencer par le plus facile, les autres comprendraient immédiatement l'horreur de la situation et croyez-moi les 76 m² de l'appartement sembleraient devenir 1000 m² de recoins, placards, étagères, petits espaces derrière et sous les meubles et autres obstacles.
Les choses se sont passées au mieux (seulement 2 balafres à la base du cou de l'Homme dues aux redoutables pattes arrières de Mahé), nous arrivons chez ma mère après un trajet sans histoire et nous passons un après-midi tranquille pendant lequel tout le monde s'observe mais personne ne cherche à étriper personne.
Le soir venant, nous décidons de répéter l'opération mise en boite toujours en commençant par Mischa. La belle est installée dans la chambre de ma mère, tranquille. Mais le calme est de courte durée, elle voit mes mains se tendre pour la prendre, elle voit la boite dans les mains de l'homme, même un cerveau de chat sait additionner 1 et 1. Comme nous avons pris soin de refermer la porte, elle ne peut pas fuir mais elle peut cracher, mordre, griffer, hurler, grogner, gronder, se débattre, filer sous le lit et l'armoire alternativement, bref, elle peut faire beaucoup plus de choses que nous.
La scène est un véritable cauchemar. D'un côté : l'Homme et moi, équipés de serviettes de bain que nous utilisons comme des filets pour épargner nos peaux trop tendres, à plat ventre sur la moquette pour la pousser à sortir de dessous le lit ; de l'autre : Mischa, rendue folle furieuse, ne voulant pas céder d'un millimètre et ayant l'avantage du terrain. Essayer d'attraper un chat qui n'en a pas envie, c'est comme saisir à pleines mains une pelote d'aiguilles en mouvement.
Nous avons fini par l'avoir à l'usure, mais ce n'est pas une victoire à proprement parler, nous étions piteux, griffés aux mains et en sueur. Le seul avantage, c'est que Mahé n'a pas beaucoup contesté sa mise en boite, quant à Cool, il y est entré de lui-même sans demander son reste.
Quand nous sommes arrivés chez nous et avons ouvert leurs boites, Mischa en est sortie très dignement et s'est comportée comme s'il ne s'était rien passé.
Plus tard, je me suis connectée à ma messagerie, j'avais un petit mail de ma belle-soeur Coco qui disait, entre autres choses : "j'espère que les chats se sont bien amusés chez ta mère".
Aucun doute Coco, aucun doute, mais pas autant que nous. Quand je pense que ma mère va avoir les 3 nôtres + le sien + celui de mon frère, je sens qu'elle aura l'impression de vivre dans la cage aux fauves.