Aujourd'hui, je sortais déjeuner tranquillement quand je croise un groupe de collègues, quelques chefs (avez-vous remarqué le nombre de chefs qu'un employé peut avoir ?), des garçons assez sympathiques, surtout par comparaison avec les furies de mon service. Ils m'invitent à déjeuner avec eux alors j'accepte.
Bien sur, le repas traîne un peu, ces types là ont l'habitude des journées très longues, alors ils prennent leur temps pour manger. Je dépasse donc allègrement l'heure qui m'est impartie pour déjeuner.
Je n'étais pas rentrée depuis 5 minutes que la Chef m'appelle.
Elle : "Tu as l'intention de rester plus tard ce soir pour rattraper les 3/4 d'heure que tu as pris en plus ?"
Moi : "Non, j'ai pas l'intention de faire une seule minute de plus, en fait, les jours où j'ai amplement dépassé l'heure de la sortie, tu n'as pas trouvé à y redire."
Je sais qu'elle ronge son frein, sa paranoïa la met au supplice, elle voudrait bien savoir par quel miracle on m'a invitée, elle voudrait bien me voir perdre contenance, elle m'en veut d'avoir été déjeuner avec SON chef, elle m'en veut d'être rentrée en riant. Elle ne sait pas comment sortir du problème, je lui ai expliqué une fois pour toutes qu'elle pouvait me licencier, que je serais ravie de partir. Elle sait aussi qu'elle s'est battue pour m'embaucher, et qu'elle se désavouerait en me virant 6 mois plus tard.
J'enfonce le clou : "la prochaine fois que je ferai des minutes en plus, je ne manquerai pas de t'en informer, et de les récupérer" et je sors de son bureau en levant les yeux au ciel car je sais que c'est sans doute l'attitude la plus énervante que je puisse avoir.
C'est décidé, je pars en vacances et, à mon retour, je me trouve un nouveau job.
J'aimerais bien, pour une fois, bosser avec des gens sains d'esprit, courtois, peu portés sur radio-moquette, qui comprennent que je travaille pour l'argent, pas parce que je n'ai nulle part où aller entre 9 heures et 17 heures, pas parce que je n'ai aucune autre vie sociale, que je donne mon maximum dans le temps où je suis au bureau, mais que je bascule le switch sur "off" dès que j'en sors.
Je veux travailler avec des gens qui comprendront que le salaire qu'ils me versent ne me donne aucune autre obligation que de faire de mon mieux en respectant le règlement intérieur.
Si j'avais eu de l'ambition professionnelle, puisque j'ai une intelligence normale (voire, légèrement au dessus de la moyenne .. ) je serais déjà en haut de l'échelle, je me choisis des boulots de grouillots pour garder du temps et l'esprit libres, je ne veux surtout pas de responsabilités, j'en ai, au dehors, elles me suffisent.
Et, par pitié, s'il existe un pays sans cons, je le dis tout net : je demande l'asile politique.