Hier, l'Homme et moi
étions invités à l'anniversaire du Disciple de Yoda, en Bourgogne.
Une petite connexion sur Cartty nous apprend qu'il y a 215 km à parcourir, une petite connexion sur GogoleTerre nous apprend que l'adresse donnée se situe a peu près au middle of nowhere.
Pas grave, le Disciple de Yoda mérite bien un petit effort, Cartty prétend qu'il faut 2h40, nous partons 3 heures à l'avance pour tenir compte des petites erreurs de parcours.
Les 200 premiers kilomètres, on n'en parlera même pas, du velours. Les 15 derniers par contre ...
Jusque là, Cartty nous disait : prendre telle nationale, telle départementale, traverser telle ville, etc. Et puis, d'un seul coup, arrivés dans un village, alors que nous sommes encore à 10
kilomètres de notre destination : prendre la rue du Pont. nous traversons le village doucement et croisons une seule rue perpendiculaire à la notre, ce n'est pas la rue du Pont. Nous faisons
demi-tour à la sortie du village (qui se trouve à 50 bons mètres de son entrée), nous parcourons le chemin en sens inverse : pas de rue du Pont. Après une nouvelle traversée du village, nous
téléphonons à un ami (c'est mon dernier mot Jean-Pierre) pour qu'il nous radioguide depuis chez lui grace à son ordi.
Il nous fait passer par des chemins de plus en plus étroits, les panneaux n'indiquent même plus des noms de patelins mais des mots comme "grotte aux cerfs" ou "roche carrée", c'est le
stress total. Nous ne sommes plus sur des nationales, ni sur des départementales, je ne suis même pas sure qu'on puisse appeler ça des chemins vicinaux.
A un moment, nous apercevons une voiture garée quasiment dans le fossé, immatriculée "75" et apercevons plus loin deux vieux qui cueillent et mangent des mures dans les ronciers. La première
image qui me vient à l'esprit est celle de deux vieux parigots perdus errant sans fin sur les routes de Bourgogne et se nourrissant de baies sauvages.
Nous cherchons désespérément "Brosses" (que nous avons rebaptisée "Brosses-toi Monique"), 250 habitants au recensement de 1999. Nous croisons enfin un petit groupe de femmes qui nous donnent la
bonne direction.
J'en profite d'ailleurs pour m'autoriser un petit apparté : merci Mesdames, sans vous nous serions peut-être aujourd'hui garés dans un fossé cherchant notre pitance dans les
broussailles.
Enfin nous croisons un véhicule, la conductrice est notre hôtesse en route pour aller récupérer ses enfants après leur match de foot. Avant même de nous identifier, elle repère immédiatement
notre plaque minéralogique "94". Elle nous indique comment parcourir le dernier kilomètre pour atteindre enfin le "chemin de la grotte aux fées" (ça ne s'invente pas ! et ... arrêtes de
rire).
Nous arrivons, il devient impossible de se tromper puisque le chemin s'arrête juste après la maison. Il est 18h30, nous avons donc mis 2 heures pour faire les 200 premiers kilomètres et 1h30
pour parcourir les 15 derniers !
Nous pressentons que le pire reste pourtant à venir car, dans quelques heures, quand il fera nuit noire, que nous serons bien fatigués, il faudra parcourir le chemin dans l'autre sens ...
Aaaargh.