Lundi 9 heures, ce matin, j'ai amené ma Mahé chez le vétérinaire. Depuis quelques temps, elle maigrissait,
son poil n'était plus très soyeux et elle vomissait de plus en plus souvent.
Mahé n'a que 11 ans, elle est encore jeune.
Vendredi soir, elle a déjà été examinée, on lui a fait une echographie et une analyse sanguine. L'ensemble des examens font
soupçonner un lymphome rénal.
Si c'est bien une saloperie de ce genre, le pronostic ne va pas être bon. On a déjà parlé de chimiothérapie mais tout
dépendra de l'avancée de la maladie.
Ce matin, Mahé est donc opérée, on lui fait une biopsie et une radio pulmonaire.
Ensuite, en fonction de ce qui aura été vu lors de la laparotomie ou des résultats de la biopsie, on aura, ou pas, une
possibilité de traitement.
Jusqu'à l'appel du vétérinaire, je vais trembler, je vais espérer...
Lundi 12 h 30 : Il s'agissait d'une tumeur grosse comme une noix sur l'intestin, probablement cancéreuse (le labo nous le dira) et qui l'empêchait de se nourrir ou la faisait vomir quand elle se laissait tenter par la nourriture.
Les points positifs : ses poumons sont en parfait état, il n'y avait pas de métastases, la tumeur a été intégralement enlevée
et se trouvait sur une zone très accessible de l'intestin et il sera sans doute possible de lui faire une chimiothérapie pour assurer le coup.
J'ai pu la voir, elle était complètement stone mais elle a tendu son cou sous mes caresses.
Cette nuit, Mahé restera hospitalisée avec lampe chauffante, perfusion, morphine et demain, si elle a pu manger et que son état le permet, elle rentre à la maison.
Mardi 9 h 10 : Mahé a passé la nuit correctement mais elle a peu mangé car elle commence à stresser et tente de se cacher sous la couverture de sa cage.
Sa vétérinaire va lui injecter ce matin tout ce qu'elle pourra pendant 4 heures afin que nous ayons le minimum de traitements à lui faire prendre quand nous la récupérons cet après-midi à 15
heures.
Bien sur, son angoisse devrait rapidement diminuer quand elle sera revenue à la maison, entourée des humains et des chats qu'elle aime et qui l'aiment.
Notre mission sera de lui trouver des nourritures qui lui fassent plaisir, de la dorloter, de la cajoler, de lui prodiguer des câlins, de la rassurer, de veiller sur elle, bref, de lui faire
comprendre qu'il n'est pas question qu'elle nous quitte.
Vendredi 17 h 00 : Mahé va de mieux en mieux, elle se requinque, reprend toutes ses bonnes habitudes comme les câlins interminables et les nuits contre mon ventre.
La vétérinaire à reçu les résultats du laboratoire et, comme elle soupçonnait, il s'agissait bien d'un lymphome. Mahé a encore quelques jours de tranquillité puis, dès jeudi matin, elle commence
la chimiothérapie à raison d'une injection par semaine pendant 3 semaines. On peut encore gagner, rien n'est perdu !
Mardi 14 h 30 : La vétérinaire vient de m'appeler, elle a réexaminé le dossier de Mahé avec sa consoeur
spécialiste du cancer et de la chimiothérapie et leur conclusion m'a donné beaucoup d'espoir car elles estiment que Mahé n'a pas besoin d'une injection par semaine mais qu'au regard du
déroulement et du résultat de l'opération, un traitement de "consolidation" d'une injection toutes les trois semaines sera suffisant.
Jeudi 21 avril : Mahé nous a fait très peur, à la suite de la 1ère chimiothérapie, elle n'avait plus d'appétit et maigrissait à vue d'oeuil malgré les traitements à base de
cortisone. Nous avons tout essayé pour enrayer cette perte de poids impressionnante et le combat n'est pas gagné.
Pourtant, Mahé peut demander ce qu'elle veut et, chaque fois qu'elle nous réclame à manger, nous lui proposons littéralement un buffet avec croquettes de toutes sortes, thon naturel, saumon,
jambon, poisson blanc cuit par nos soins, sachet de nourriture en tous genres y compris spécifiques "gastro-intestinal", etc...
Le reste de la tribu velue ne comprend vraiment pas pourquoi elle chipotte et se jetterait volontiers sur le buffet !
Bref, sa perte de poids ayant rendu dangereuse toute tentative de seconde chimiothérapie, nous avons dû suspendre le traitement en sachant que, dans ces conditions, le risque de récidive du
cancer était démultiplié.
Que faire ? Nous n'avons pas le choix, nous croisons les doigts en espérant que la maladie ne contre-attaquera pas violemment. Nous ne pouvons pas prendre le risque de la voir mourir de faim.
Pour l'instant, elle est toute maigre certes, mais elle est heureuse de vivre et son comportement est tout à fait normal, nous lui fichons donc la paix.
Quoi qu'il en soit, nous sommes bien conscients que cette absence de traitement écourtera probablement sa vie, mais il vaut mieux quelques semaines d'une vie douce dont elle profite à fond que
des mois de soins qui la tortureront.