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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 07:00

HPIM0130.jpg

Lundi 9 heures, ce matin, j'ai amené ma Mahé chez le vétérinaire. Depuis quelques temps, elle maigrissait, son poil n'était plus très soyeux et elle vomissait de plus en plus souvent.

Mahé n'a que 11 ans, elle est encore jeune.

Vendredi soir, elle a déjà été examinée, on lui a fait une echographie et une analyse sanguine. L'ensemble des examens font soupçonner un lymphome rénal.

Si c'est bien une saloperie de ce genre, le pronostic ne va pas être bon. On a déjà parlé de chimiothérapie mais tout dépendra de l'avancée de la maladie.

Ce matin, Mahé est donc opérée, on lui fait une biopsie et une radio pulmonaire.

Ensuite, en fonction de ce qui aura été vu lors de la laparotomie ou des résultats de la biopsie, on aura, ou pas, une possibilité de traitement.

Jusqu'à l'appel du vétérinaire, je vais trembler, je vais espérer...

 

Lundi 12 h 30 : Il s'agissait d'une tumeur grosse comme une noix sur l'intestin, probablement cancéreuse (le labo nous le dira) et qui l'empêchait de se nourrir ou la faisait vomir quand elle se laissait tenter par la nourriture.

Les points positifs : ses poumons sont en parfait état, il n'y avait pas de métastases, la tumeur a été intégralement enlevée et se trouvait sur une zone très accessible de l'intestin et il sera sans doute possible de lui faire une chimiothérapie pour assurer le coup.

J'ai pu la voir, elle était complètement stone mais elle a tendu son cou sous mes caresses.

Cette nuit, Mahé restera hospitalisée avec lampe chauffante, perfusion, morphine et demain, si elle a pu manger et que son état le permet, elle rentre à la maison.

Mardi 9 h 10 : Mahé a passé la nuit correctement mais elle a peu mangé car elle commence à stresser et tente de se cacher sous la couverture de sa cage.
Sa vétérinaire va lui injecter ce matin tout ce qu'elle pourra pendant 4 heures afin que nous ayons le minimum de traitements à lui faire prendre quand nous la récupérons cet après-midi à 15 heures.
Bien sur, son angoisse devrait rapidement diminuer quand elle sera revenue à la maison, entourée des humains et des chats qu'elle aime et qui l'aiment.
Notre mission sera de lui trouver des nourritures qui lui fassent plaisir, de la dorloter, de la cajoler, de lui prodiguer des câlins, de la rassurer, de veiller sur elle, bref, de lui faire comprendre qu'il n'est pas question qu'elle nous quitte.

Vendredi 17 h 00 : Mahé va de mieux en mieux, elle se requinque, reprend toutes ses bonnes habitudes comme les câlins interminables et les nuits contre mon ventre.
La vétérinaire à reçu les résultats du laboratoire et, comme elle soupçonnait, il s'agissait bien d'un lymphome. Mahé a encore quelques jours de tranquillité puis, dès jeudi matin, elle commence la chimiothérapie à raison d'une injection par semaine pendant 3 semaines. On peut encore gagner, rien n'est perdu !

 

Mardi 14 h 30 : La vétérinaire vient de m'appeler, elle a réexaminé le dossier de Mahé avec sa consoeur spécialiste du cancer et de la chimiothérapie et leur conclusion m'a donné beaucoup d'espoir car elles estiment que Mahé n'a pas besoin d'une injection par semaine mais qu'au regard du déroulement et du résultat de l'opération, un traitement de "consolidation" d'une injection toutes les trois semaines sera suffisant.

Jeudi 21 avril : Mahé nous a fait très peur, à la suite de la 1ère chimiothérapie, elle n'avait plus d'appétit et maigrissait à vue d'oeuil malgré les traitements à base de cortisone. Nous avons tout essayé pour enrayer cette perte de poids impressionnante et le combat n'est pas gagné.
Pourtant, Mahé peut demander ce qu'elle veut et, chaque fois qu'elle nous réclame à manger, nous lui proposons littéralement un buffet avec croquettes de toutes sortes, thon naturel, saumon, jambon, poisson blanc cuit par nos soins, sachet de nourriture en tous genres y compris spécifiques "gastro-intestinal", etc...
Le reste de la tribu velue ne comprend vraiment pas pourquoi elle chipotte et se jetterait volontiers sur le buffet !

Bref, sa perte de poids ayant rendu dangereuse toute tentative de seconde chimiothérapie, nous avons dû suspendre le traitement en sachant que, dans ces conditions, le risque de récidive du cancer était démultiplié.
Que faire ? Nous n'avons pas le choix, nous croisons les doigts en espérant que la maladie ne contre-attaquera pas violemment. Nous ne pouvons pas prendre le risque de la voir mourir de faim.
Pour l'instant, elle est toute maigre certes, mais elle est heureuse de vivre et son comportement est tout à fait normal, nous lui fichons donc la paix.

Quoi qu'il en soit, nous sommes bien conscients que cette absence de traitement écourtera probablement sa vie, mais il vaut mieux quelques semaines d'une vie douce dont elle profite à fond que des mois de soins qui la tortureront.

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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 08:22

DSCN1279Un matin, 7h30, le téléphone sonne, à l'autre bout, une voix qui semble très jeune : "Allo, Madame Croco, désolée de vous déranger si tôt mais j'ai une demande un peu particulière et je ne sais plus à qui m'adresser".

Sentant un début de panique dans cette voix et un côté "pitié-vous-êtes-mon-dernier-espoir", je l'encourage à continuer.

La voix : "Voilà, j'habite Grenoble, j'ai un lapereau nain angora qui vient de République Tchèque cet après-midi, mais... Il arrive en camion à 14 h sur le port de Gennevilliers (Gennevilliers -> Grenoble = 600 kilomètres !).

Moi : "Oh, là, là, je ne peux pas faire Gennevilliers-Grenoble dans l'après-midi, mon planning est déjà plein".

Elle : "Euh, non, en fait il s'agirait de le prendre à Gennevilliers puis de l'amener à la gare de Lyon, dans Paris, pour lui faire prendre le TGV Paris-Grenoble de 16h38.
En gage de ma bonne foi, je peux vous faire immédiatement un premier virement bancaire à compléter dès que vous aurez établi la facture globale".

Moi : "Aaaaah bon, OK, ça change tout, si vous avez quelqu'un qui m'attend à la gare de Lyon je peux aller chercher votre lapereau et le lui apporter sans problème".

Elle : "Ben... en fait... Je n'ai personne à la gare de Lyon, il faudrait que vous vous chargiez de trouver un voyageur qui prend le Paris-Grenoble de 16h38 et accepterait de transporter mon lapereau. Bien sur, je paie le billet du lapereau et je m'engage à rembourser son propre billet au voyageur sympa".

Moi, sentant venir la mission mortelle à haute dose de stress : "Ecoutez, c'est délicat, supposez que je ne trouve aucun voyageur prêt à assumer un lapereau inconnu, même contre le remboursement du billet".

Elle : "Je ne sais plus quoi faire, je m'étais adressée à un de vos confrères, je lui avais fait un premier virement et il me plante en m'envoyant ce matin un mail laconique qui m'informe qu'il a des problèmes mécaniques et ne pourra pas faire le transport".

Là, je me suis dit que le confrère en question (je te donne son nom par mail si tu veux éviter la même mésaventure) se fout du monde et que, si moi je m'étais engagée comme il l'avait fait, j'aurais effectué le transfert, quitte à le faire en taxi !


Je réalise aussi que, si c'était mon lapereau qui arrivait à 600 kilomètres de chez moi sur le parking d'un port industriel sans personne pour aller le récupérer après avoir fait 2000 kilomètres en camion, je serais totalement désespérée.

Moi, comme il fallait s'y attendre : "OK, OK, ne vous inquiétez pas, je vais déjà aller le chercher et je vais me débrouiller pour vous trouver un voyageur compatissant, je ne vais tout de même pas vous laisser dans cette situation".

Port de Gennevilliers, 14h, je cherche un truck blanc dont j'ai la marque, l'immatriculation et une vague idée du parking où il se trouve. Je sais aussi que le chauffeur est tchèque et parle (peut-être) anglais. Je sais également que le lapereau s'appelle Léon.

Heureusement que je suis en tenue de travail avec parka, jean et chaussures de marche parce que, sinon, je me demande bien de quoi j'aurai l'air à arpenter les parkings en regardant les camions avec insistance...

Je trouve le camion, je trouve le chauffeur qui me confie le lapin qu'il installe dans une boite en carton  percée de trous [je ne la sens pas du tout la boite en carton quand je pense aux incisives du lapin !] et dont il rabat simplement le couvercle sans même y ajouter un morceau d'adhésif... Il me confie un bocal de graines et un dossier qu'il appelle "petit gris" et qui s'avère être le "pedigree" du lapereau.

Je pose la boite contenant Léon à côté de moi dans la voiture. D'habitude, les animaux voyagent à l'arrière, mais là, va savoir pourquoi, je préfère garder un oeil sur cette "cage" en carton qui me semble peu apte à retenir un lapin, même bébé, qui serait tenté de mettre les bouts.

Arrivée à la gare de Lyon, j'achète le billet de Léon à un guichetier goguenard qui estime que faire voyager un lapin vivant est le meilleur moyen d'être sur que la viande est fraiche, et je découvre qu'un Paris-Grenoble coûte 5,10 euros pour un lapereau de 400 g voyageant dans une boite en carton ! Ben voyons...

Ensuite commence un grand moment de solitude. Un coup d'oeil sur le panneau annonçant les départs me permet de comprendre que le numéro de quai risque de n'être annoncé qu'au dernier moment et qu'il sera peut-être un peu tard pour tenter de convaincre un voyageur en route pour son wagon.

Après avoir vainement tenté d'obtenir qu'on me passe une annonce au micro, avoir demandé s'il existait une possiblité de mise en relation avec un voyageur du Paris-Grenoble, avoir négocié aprement pour tenter de trouver une solution intelligente, je découvre qu'à la SNCF, seuls les trains sont en mouvement.

J'ai donc commencé par faire le tour des salles d'attente où j'ai découvert que les personnes qui y sont installées attendent plutôt l'été qu'un train et qu'il y a peu de probabilités que l'une d'entre elles parte pour Grenoble à 16h38.

Ensuite, j'ai fait le tour des bancs et de tous les endroits où les voyageurs s'assoient en groupe en attendant leur train mais, va savoir pourquoi, avant même que j'ai fini de dire "Bonjour Messieurs-Dames..." tout le monde avait replongé le nez dans son journal ou regardait la pointe de ses chaussures d'un air embarrassé.

Pour la deuxième fois de la journée, je passe très exactement pour ce que j'ai pourtant la chance de ne pas être et ça ne m'est pas confortable, tu peux me croire.

Pour finir, je m'installe sous le panneau affichant les départs et je rédige une affichette disant "Cherche voyageur du Paris-Grenoble de 16h38 acceptant de convoyer un lapereau contre remboursement de son billet".

Là, enfin, j'attire des regards intrigués et curieux, certains me sourient, d'autres ont une moue qui dit qu'un lapereau c'est dégueu, certains ont un haussement de sourcils.

Au bout de 2518 ans, un homme assis un peu plus loin me fait signe. Pendant une bonne minute je me demande si c'est bien à moi qu'il fait signe, s'il a pu lire ma pancarte de l'endroit où il se trouve et si les choix illimités qui s'offrent à moi pour la réussite de la "mission-Léon" me permettent vraiment de chipoter.

Je m'approche, je valide avec lui : "Vous allez à Grenoble ? Par le 16h38 ? Vous êtes prêt à emmener le lapin ?"

Comme il répond "oui" à chaque question, je lui explique que la propriétaire du lapin l'attendra sur le quai, que je vais le photographier et envoyer son portrait et son numéro de portable à la dame pour qu'elle le retrouve de suite, que je lui donne le numéro de portable de la dame et le mien, que la dame lui remboursera son billet à l'arrivée, etc...

Là, il me sourit et me dit que ce n'est pas la peine, qu'il transportera le lapin pour rien, qu'il voudrait juste le voir.
Je réalise alors que c'est la moindre des choses d'entrouvrir un peu cette mystérieuse boite en carton percée de petits trous afin que mon voyageur sache sans doute possible que c'est bien un inoffensif lapereau qu'il s'apprête à installer dans le wagon à côté de lui. En fait, quand je lui ai remis le dossier contenant le "petit-gris", il n'a pas été surpris mais il a par contre regardé d'un air circonspect le bocal de graines.

Bref, mon voyageur a bien convoyé Léon qui est arrivé sain et sauf à Grenoble après avoir parcouru 2600 kilomètres, ce qui est énorme pour un lapereau de 2 mois, tu en conviendras. Sa propriétaire a poussé un "ouf" de soulagement qu'on a probablement entendu jusqu'au Paraguay.

Si tu pensais, au fond de toi, que mon métier est trooooop cool et que vraiment ça doit être trooooop fastoche de gérer des mini-lapins, je supposes que tu viens de réviser ton jugement.


PS : le bouquet qui illustre l'article, je l'ai reçu le lendemain de la "mission-Léon", en remerciement de mon action et ça par contre, tu peux le dire, c'est troooop cool.

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 08:00

Premier épisode ici : CLIC

Deuxième épisode ici : CLIC

fléa 1

Je suis restée cachée pendant une éternité. Les chats de la maison venaient me voir, il y avait un grand chat noir qui parlait la langue de la rue et m'expliquait que j'étais en sécurité. A le voir aussi détendu, j'avais vraiment envie d'y croire.

Pendant plusieurs jours, je suis restée cachée, je ne sortais que la nuit pendant que les humains dormaient et j'explorais ce nouveau territoire. Je cherchais une issue, je tournais en rond, c'était si petit et si... fermé.

J'observais tout. Les humains n'étaient jamais menaçants et les chats qui vivaient ici n'étaient pas inquiets, pire même, ils recherchaient le contact des humains, se laissaient toucher, manipuler. Non seulement ils n'avaient pas peur mais ils semblaient y prendre plaisir.

Comprenant que je n'étais plus en danger et que, pour rester en contact avec les chats des lieux, il me fallait vivre hors de ma cachette, je suis sortie. Je surveillais les humains et, au moindre mouvement de leur part, je filais, mais pour revenir tout de suite car ils ne me poursuivaient jamais.
Peu à peu, j'ai pris possession de tout le territoire. Je restais près des autres chats, ils m'apprenaient ce que sont les humains et comment l'on communique avec eux pour profiter sereinement de ce qu'ils ont à nous offrir.

J'observais, j'enregistrais, j
e comprenais, j'imitais. La terreur avait laissé la place à la curiosité et à la prudence. Souvent, les humains tendaient la main vers moi, j'esquivais le contact mais je m'éloignais de moins en moins, j'avais presque envie de savoir ce qu'on ressent quand ils nous touchent sans brutalité. Après tout, cette nouvelle vie présentait beaucoup d'avantages : je pouvais dormir tranquille, je n'avais plus jamais faim, et plus jamais froid, toute violence avait disparu, la peur s'éloignait, je me sentais plus reposée et plus calme.

J'en étais arrivée à vivre simplement en profitant de ma nouvelle vie et de mes nouveaux camarades quand l'humaine à prit l'habitude de s'enfermer chaque jour avec moi dans la chambre où j'aimais me prélasser.
Elle me parlait longuement, me suivait chaque fois que je changeais de place, tendait les mains vers moi. Je fuyais bien sur, un peu inquiète de me trouver encore enfermée, mais une ou deux fois, l'un des autres chats s'est trouvé enfermé avec nous et comme il ne montrait aucune peur, je me suis dit qu'il n'y avait sans doute pas de danger.
Un matin, après l'avoir feintée un moment, j'ai laissé l'humaine me toucher, pour voir... J'étais crispée, très mal à l'aise, mais elle ne m'a fait aucun mal. Je ne comprenais pas encore pourquoi mes camarades aimaient ce contact, mais au moins, ce n'était pas douloureux.

Un autre jour, l'humaine m'a à nouveau touchée, elle insistait, passait sa main sur ma tête et mon dos alors, par curiosité, je me suis arrêtée et l'ai laissée faire. Il y avait cette sensation nouvelle qui me venait de ma peau, une sensation plus appuyée que quand nous, les chats, nous frottons les uns aux autres, mais une sensation agréable, quelque chose qui me donnait envie de rester sous la main.

Plusieurs fois, j'ai laissé l'humaine me caresser, j'y prenais plaisir mais, quand elle ouvrait la porte, je filais quand même car les vieux réflexes de sauvegarde qui m'avaient maintenue en vie jusque là étaient encore bien présents. Et puis, un matin, elle me caressait, elle a ouvert la porte, je suis descendue du lit pour filer et, arrivée à la porte j'ai réalisé qu'enfin je n'avais plus aucune raison de fuir.  Quand je suis remontée sur le lit pour prolonger les caresses, l'humaine me regardait avec des larmes plein les yeux.

Le temps a passé, même si à l'intérieur on se rend moins compte, j'ai continué d'apprendre. Maintenant, les humains me prennent quelquefois dans leurs bras, je n'apprécie pas vraiment et ne comprend pas encore pourquoi ils font ça mais ça viendra, je leur fait confiance.

 

Il y a quelques semaines, une amie de mon ancienne colonie nous a rejoints, elle s'appelle Agathe. Elle était terrifiée elle aussi et se cachait. Je suis allée la voir plusieurs fois, je lui ai dit "regardes-moi, laisses-moi te guider, je vais t'expliquer". Alors, Agathe est sortie, m'a suivie, m'a imitée, elle aussi aime les caresses et les câlins, elle est en train de comprendre.


Je m'appelle Fléa, je suis née dans la rue mais, parce que des humains m'ont traitée avec patience et douceur, j'ai pu apprendre à vivre avec eux.

DSCN1265.JPG

Agathe et Fléa

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 09:00

Premier épisode ici : CLIC

 

HPIM3561.JPGAu moment où j'atteignais la nourriture, j'ai entendu le claquement sec de la trappe derrière moi. J'ai paniqué, j'étais piégée, coincée, à la mercie des humains et de leurs sales manigances, de leurs ruses et de leur cruauté.
Je me jetais contre le grillage, oubliant toute faim, je voulais fuir, je ne raisonnais plus, j'étais terrorisée.

Evidemment, je ne suis pas parvenue à sortir. Les humains ont posé une boite devant le piège, ils ont ôté la trappe mais je n'étais pas décidée à leur faciliter la tâche, je ne voulais pas entrer dans cette boite et être emportée.
Ils m'ont poussée à l'aide de planches, réduisant l'espace qui me séparait de la boite, j'étais folle de terreur, tentais désespérément de fuir, balançais des coups de pattes, toutes griffes dehors, dans le grillage et crachais dans l'espoir de leur faire peur.

L'espace se réduisait, j'avais beau me tasser sur moi-même, finalement, il m'a bien fallu entrer dans cette maudite boite en plastique. Une fois à l'intérieur, je me suis résignée, je savais qu'il était inutile d'essayer encore, j'ai commencé à attendre que l'occasion de m'enfuir se présente.

Les humains ont placé la boite dans laquelle je me trouvais auprès d'autres boites qui contenaient certains de mes amis piégés avant moi. Nous avons été emmenés en voiture, puis la voiture s'est arrêtée et toutes les boites contenant mes amis ont été emmenées, je suis restée seule dans le véhicule.
Au deuxième arrêt, ma boite a aussi été sortie de la voiture, on m'a trimballée un peu, puis la boite à été ouverte dans une cage. Décidément, je commençais à penser que je n'en sortirai plus, que j'étais dorénavant condamnée à vivre prisonnière.

Pendant 1 jour et 2 nuits, on m'a laissée en cage, dans une pièce fermée, j'avais beau pleurer et appeler mes amis, j'étais toute seule, j'avais peur. Chaque fois que les humains approchaient de la grille, je crachais, je tapais les barreaux, je tentais de les impressionner, je craignais le pire quand ils mettaient leurs mains dans la cage, même s'ils ne le faisaient apparemment que pour me nourrir ou nettoyer.

Le deuxième jour, on m'a contrainte à nouveau à entrer dans la boite en plastique, je n'ai même pas essayé d'y échapper, cette petite boite sombre me semblait finalement moins angoissante que la grande cage. On m'a encore trimballée, emmenée dans un endroit porteur d'odeurs d'animaux et, inexplicablement, je me suis endormie. Quand je me suis réveillée, j'étais dans la boite en plastique, j'avais une oreille qui me démangeait et mon ventre avait dégonflé mais il me faisait mal. On m'a à nouveau trimballée puis remise dans la cage. Je n'avais pas vraiment la force de lutter, alors je pleurais et j'appelais ma colonie perdue, j'aurais eu tant besoin de sentir la présence rassurante des miens. Les humains venaient me voir, ils parlaient doucement,  gentiment, mais je ne les supportais pas, j'étais prisonnière par leur faute, et j'avais peur sans arrêt. Je ne comprenais pas ce qu'ils voulaient de moi.

Pendant une éternité, ils m'ont laissée dans la cage, dans la pièce fermée. Je sentais la présence d'autres chats inconnus au-delà de la porte mais, comble de cruauté, on m'empêchait de les rencontrer alors que je me sentais si désespérément seule.

Les jours succédaient aux nuits, je rêvais que je m'enfuyais, j'essayais de me souvenir de mes amis, de ma famille. Je dormais dans le bac de litière parce que l'odeur me rassurait. Cette solitude me broyait le coeur, j'appelais les miens mais alors, c'était les humains qui venaient et je me sentais encore plus mal parce que la trouille s'ajoutait au chagrin.

Un matin, alors que je n'espérais plus rien, l'humaine est venue, elle a ouvert la porte de la pièce, puis la porte de la cage et elle s'est écartée pour me laisser sortir. Je n'en croyais pas mes yeux, je me demandais quel nouveau mauvais tour cachait cette libération tant attendue.

Prudemment, j'ai avancé, m'attendant à chaque seconde à voir débuter un nouveau cauchemar. Dès que je me suis trouvée juste à l'entrée de la cage, j'ai regardé l'humaine, vérifié que je pouvais filer et... je me suis élancée sur ce sol étrange et doux où mes pattes n'accrochaient pas du tout. J'ai couru, regardant fébrilement à droite et à gauche à la recherche d'une cachette que j'ai vite trouvée et dans laquelle je me suis faufilée. 

 

Suite : CLIC

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 11:18

19 eca10Je m'appelle Fléa.

Il semble que j'ai 3 ans, peut-être moins, personne n'est sur. Nous les chats, il parait que ça se voit à nos dents, je ne peux pas dire, quelle importance d'ailleurs ?

Je suis née au sein d'une colonie errante, ils étaient mes amis, ma famille, les miens.

Il y avait une vieille humaine qui nous nourrissait devant sa maison mais elle nous faisait aussi un peu peur car les adultes racontaient que, quand une maman cachait mal ses bébés et que la vieille humaine les trouvait, on ne les revoyait plus jamais.

Il faut croire que maman m'avait bien cachée car il ne m'est rien arrivé et, quand j'ai été en âge de la suivre pour les repas, je suis allée manger devant chez la vieille humaine qui ne m'a fait aucun mal. Je crois qu'elle ne s'attaquait qu'aux tout-petits, aux juste-nés.

La vie n'était pas simple mais, comme je n'en avais jamais connu d'autre, je ne me rendais pas compte.
Nous étions nombreux et nous vivions dans une construction humaine abandonnée qui nous abritait du vent et de la pluie.
Les mâles se bagarraient tout le temps et les femelles faisaient des bébés toute l'année.
Bien sur, à part la vieille humaine, les voisins ne nous aimaient pas beaucoup, ils nous chassaient dès que nous passions près de chez eux et aucun de nous n'a compris pourquoi, car nous ne leur faisions aucun mal, d'ailleurs nous en avions peur.

Le pire, c'est que certains chats qui rejoignaient la colonie nous racontaient qu'ils avaient vécu avec des humains, qu'ils avaient partagé leurs vies jusqu'à ce qu'on les jette à la rue. Ces chats là arrivaient chez nous attirés par nos odeurs rassurantes, ils venaient timidement, devaient souvent se battre pour s'intégrer mais ils savaient qu'ils seraient nourris et qu'ils pourraient s'abriter alors ils auraient tout fait pour être acceptés par la colonie.
Ces chats d'humains, ils devaient tout apprendre, ils ne comprenaient même pas ce que nous disions, ils étaient si fragiles. Quelquefois, ils n'avaient vécu qu'à l'intérieur des maisons et n'avaient même pas de poil d'hiver, sans la colonie, ils n'auraient pas survécu.

Les journées succédaient aux nuits, nous survivions. Certains souffraient, certains mourraient, certains naissaient et parvenaient à grandir. La vie s'écoulait, nous vivions aussi discrètement que possible car nous avions déjà compris que les humains ne nous aiment pas et que c'est une espèce cruelle et dangereuse. Ceux d'entre nous qui avaient mal appris cette leçon ou qui avaient été des chats d'humains et tentaient de retourner dans leur monde le payait souvent de leur vie.

Un jour, des humains sont venus dans notre "maison". Nous avons tous fuit et nous les observions de loin. Les humains exploraient chaque recoin, soulevaient des planches tombées, fouillaient les gravats, grimpaient les escaliers branlants, nous ne comprenions pas du tout ce qu'ils cherchaient. Nous les avons vu discuter avec notre vieille humaine, elle avait l'air triste, elle haussait les épaules, nous sentions que quelque chose de grave se préparait.

Les humains sont revenus plusieurs fois, notre vieille humaine ne nous nourrissait plus et aucun d'entre nous ne comprenait pourquoi. Chaque soir, nous allions attendre sous ses fenêtres, la faim nous torturait et elle nous regardait d'un air désolé.

Un matin, les mêmes humains sont venus, ils ont posé de grands tunnels grillagés dans notre maison et ils y ont déposé des aliments à l'odeur irrésistible. Ils se sont assis et ont attendu. Au début, nous attendions aussi, nous ne comprenions pas du tout ce qu'ils voulaient, nous avions faim mais nous étions méfiants.
Les plus téméraires d'entre nous, après une longue attente, ont décidé d'aller voir de plus près les tunnels grillagés. Pendant de longues heures, ils ont tourné autour, reniflé la nourriture au travers du grillage, les humains ne bougeaient pas, ils parlaient entre eux, semblaient ne pas faire attention à nous.
A un moment, il a bien fallut que l'un d'entre nous se décide. C'est un petit rouquin, qui avait été un chat d'humain et ne les craignait pas, qui a décidé d'entrer dans le tunnel.
Horreur ! Au moment où il atteignait la nourriture, une trappe jaillie d'on ne sait où s'est rabattue derrière lui et il s'est trouvé prisonnier. Ce petit crétin avait l'air tout étonné, les humains sont venus, lui ont parlé, ils ont installé une boite en face du tunnel, ont ôté la trappe qui le retenait prisonnier et l'ont incité à entrer dans la boite.

Dans les heures et les jours qui ont suivi, poussés par la faim, d'autres mâles se sont crus malins, persuadés qu'ils pourraient voler la nourriture dans le tunnel sans se faire piéger. Ils avaient tord.
Nous les femelles, surtout celles qui, comme moi, attendaient des bébés, nous ne voulions à aucun prix nous aventurer dans les tunnels grillagés, la faim était dévorante, nous n'avions rien mangé, ou si peu, depuis plusieurs jours mais nous avions compris que ceux qui partaient dans les boites ne revenaient pas et nous ignorions ce qu'il advenait d'eux.

Peu à peu pourtant, il a bien fallut se résoudre à tenter notre chance. L'une d'entre nous avait réussi à ne pas déclencher le piège et à s'y nourrir, nous pensions donc que c'était faisable. Un après-midi, les humains étaient là, ils attendaient encore, les tunnels étaient là aussi, je n'en pouvais plus, j'étais épuisée par la faim et les petits dans mon ventre lourd, j'ai attendu pendant des heures, jusqu'à la nuit qui nous avait toujours protégés puis je me suis rapprochée de cette nourriture tellement attirante.
J'étais à bout de force, je me suis dit que, quoi qu'il arrive, je devais manger sinon je ne survivrai pas. Je suis entrée dans le tunnel...

 

Suite : CLIC

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 12:27

...

Proposition de loi visant à interdire la vente de chats et chiens en animalerie et pétition de soutien

 

Cette proposition a été déposée à l'Assemblée Nationale et sera défendue par Jean-Pierre Nicolas. http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion2957.asp

L'Association APSANA (qui fait un travail d'information remarquable et dont le forum convivial est un bonheur) a mis une pétition en ligne pour soutenir cette proposition. La pétition sera adressée à Jean-Pierre Nicolas pour renforcer ses arguments lors des débats à l'Assemblée.

Pour une fois que nous avons la possibilité de nous exprimer en étant soutenus par un parlementaire, ne nous gênons pas pour dire ce que nous pensons de l'horreur du trafic des animaux, l'horreur de leurs conditions d'élevage, de transport.

La pétition est en ligne ici http://www.petitionenligne.fr/petition/interdire-la-vente-de-chats-et-chiens-dans-les-animaleries/39

 

Signez et Faites signer

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 08:34

almasolaLa petitoune que tu vois sur la photo survivait en Mayenne jusqu'à ce qu'Almasola (qui me fait l'honneur de me lire) la croise un peu partout où elle se rendait.

 

La petitoune n'est pas commune contrairement à ce que l'on pourrait croire car elle n'a pas de queue.

 

La chatte suivait les groupes d'enfants devant l'école, tentait de séduire les humains qui passaient à sa portée, quitte à recevoir en réponse à sa demande de tendresse, un bon coup de pied sournois.

 

Almasola a interrogé tout le monde dans les communes où elle croisait la chatte et tout le monde semblait la connaître sans que personne ne puisse dire qu'elle avait un propriétaire.

 

Almasola ne peut pas l'adopter, ni même l'héberger, car ses chiens et son chat ne l'acceptent pas. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à la laisser dehors, dans l'indifférence générale, jusqu'à ce qu'elle en crève, sans aucun doute. Comble de malchance, il n'y a quasiment aucune association de protection animale dans sa région hormis une SPA.

 

Almasola a ramassé la petite, elle a vérifié l'absence de tatouage et de puce (peu surprenant non ?), l'a installée dans son cabanon de jardin et, ne sachant pas trop vers qui se tourner, m'en a parlé et a lancé un appel au secours sur Rescue.

Une association des Ardennes "Ta Patte sur Mon Coeur" a accepté de prendre la petitoune sous son aile pour les frais vétérinaires et la partie administrative, quant à l'Homme et moi, tu t'en doutes, nous fournirons le gite, le couvert et les câlins bien sur.

 

Tout est bien qui finit bien ? Pas encore, pas tout à fait, la petitoune est en Mayenne et doit nous rejoindre en Val de Marne, ou n'importe où en Ile de France d'ailleurs.

Nous cherchons quelqu'un qui fasse le trajet dès que possible et qui puisse prendre ce léger excédent de bagage...

Alors si toi, l'un de tes proches ou l'une de tes connaissances faisiez, dans les jours qui viennent, un trajet entre la Mayenne et l'Ile de France, s'il te plait, pense à la petitoune.

 

PS : un covoiturage vient d'être trouvé, la petite, que les enfants d'Almasola ont nommée Fiona, arrivera dimanche soir dans les Hauts de Seine où je l'attendrai pour l'amener chez moi.

 

Dimanche, 23h30 : Fiona est installée dans le bureau, elle a mangé, elle est plutôt calme étant donné la soirée stressante qu'elle vient de vivre.

Elle a maintenant son album photo en ligne qui sera alimenté au fur et à mesure : CLIC

DSCN0819-1.JPG

 

Allez Fiona, montre-nous tes doigts, c'est pour Kikekwa :

DSCN0820.JPG

 

Le 16 novembre 2010, une jeune femme est venue rendre visite à Fiona, elle la trouvait déjà magnifique sur les photos et ce rendez-vous a confirmé sa décision : elle adopte notre pitchounette. Fiona partira lundi 22 pour rejoindre son foyer et si, cette fois, elle ne s'éloigne que de quelques kilomètres, elle partira régulièrement en vacances à Soissons, mais ça ne l'effraie pas.

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 18:40
REFUGE, subst. masc. : Lieu où l'on se met en sûreté pour échapper à un ennui ou à un danger qui menace.


chien_cadeau.jpgLe samedi 2 octobre et le dimanche 3 octobre (oui, oui, ce week-end donc), les refuges SPA ouvrent leurs portes.

 

Ils espèrent que cela permettra à un grand nombre de leurs pensionnaires de franchir enfin les grilles dans l'autre sens avec une vraie famille.

 

Si tu cherches à te faire adopter, n'hésites surtout pas, va rendre visite au refuge le plus proche de chez toi.

Si tu as un conjoint, des enfants et que tout le monde est prêt pour l'aventure de l'adoption, c'est le moment de décider que ce sera LA sortie du week-end à ne pas manquer, la sortie qui changera vos vies à tout jamais, et pour le bonheur de tous.

 

Tu as toutes les informations ici : CLIC

 

Surtout, oublies ta trouille, un refuge n'est pas forcément un mouroir.

 

Bien sur, ils sont nombreux à attendre, bien sur certains ne trouveront pas de foyer, bien sur beaucoup te regarderont avec tristesse, bien sur tu devras faire un choix et ce choix laissera sur le carreau un paquet de bestioles très sympas, mais ce choix offrira à l'un d'entre eux ce qu'un animal domestique peut avoir de plus précieux : un foyer.

 

Si ton choix ne change rien pour les centaines de chats et de chiens qui resteront au refuge, pour celui que tu auras choisi, cela changera tout et pour celui-là, qui t'attend déjà, bottes-toi les fesses, oublies ta trouille et và le chercher !

 

Lecteur, je sais que tu ne connais pas Martine, d'ailleurs, Martine ne connait même pas ce blog, c'est une de mes clientes.

Tu te demandes un peu pourquoi je te parle d'une de mes clientes dans un article sur l'adoption ? C'est très simple, Martine vient d'adopter Nougat, magnifique chat blanc... 10 ans... borgne... FIV +... et en soins pour son herpès.

Tu t'en doutes surement en lisant sa description : Nougat a beaucoup morflé dans sa vie et pourtant, il aime les humains passionnément, il ronronne, frotte sa tête, se laisse soigner, manipuler, déborde de tendresse fondante et de reconnaissance éperdue, Nougat est une perle rare. Une perle rare certes, mais qui, à part Martine, aurait vu le coeur de Nougat avant de voir son aspect ?

Merci Martine...

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 09:17

Viva Catalunya !


prou_catalogna

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 08:41

urban-biscuit.JPGIl y a quelques semaines, une amie bénévole en association reçoit un appel au secours pour Urban le sharpeï et Biscuit son fils, tous les deux très sociables, que le propriétaire menace de faire euthanasier pour cause de mariage-bébé-déménagement  !

 

(Si tu es comme moi et que tu ne comprend pas bien en quoi deux chiens sympas sont un problème insoluble en cas de mariage-bébé-déménagement, ne cherches pas, tu n'es simplement pas fait du bois dont on fait les irresponsables, tu ne peux pas comprendre).


Après avoir échangé de très nombreuses conversations téléphoniques avec le propriétaire des chiens pour lui expliquer que son association peut les récupérer et leur trouver des adoptants ou, à défaut pour commencer, une famille d'accueil, elle apprend que l'homme vit actuellement en Normandie dans une maison avec jardin mais qu'il déménage pour  le studio de banlieue parisienne de la mère de son bébé qu'il a épousée récemment.

Il précise que c'est sa femme qui exige qu'il se débarrasse de ses chiens avant le 25 juin.

 

Pendant 3 semaines, la bénévole remue ciel et terre, contacte tout son réseau, diffuse sur tous les forums de protection animale pour tenter de trouver une issue de secours pour ces deux chiens tout en sachant qu'ils n'ont jamais été séparés, que les vacances scolaires sont en train de débuter et que les refuges se remplissent donc déjà à grande vitesse.

 

Le 25 juin arrive, la bénévole déploie des trésors de diplomatie pour grapiller encore un peu de temps, la vie des chiens dépend de ses talents de négociatrice et elle en est consciente. Elle obtient un jour de répit, puis un autre...

 

Contre toute attente, une famille d'acceuil se propose en Province (mais pas en Normandie ce serait trop simple !). Immédiatement, la bénévole met sur pied la récupération des chiens. Le propriétaire accepte de les amener jusqu'en région parisienne, j'accepte de servir de transporteur pour les 140 km qui restent à parcourir, la famille d'acceuil accepte de les recevoir samedi 3 juillet dans l'après-midi.


Samedi 12h30

Nous arrivons donc devant un pavillon de banlieue qui sert de point de rendez-vous entre le propriétaire des chiens et nous.

La bénévole propose d'aller un peu promener les chiens avant de partir et nous nous apercevons alors qu'ils ne savent pas du tout marcher en laisse, leur propriétaire nous avoue qu'ils ne savent pas non plus être promenés sans car ils ne sortaient guère du jardin de sa maison.

La bénévole lui demande s'il a préparé comme convenu sa lettre d'abandon et le mémo concernant les habitudes des chiens, il dit qu'il n'a pas eu le temps mais va le faire immédiatement.


Samedi 13 h

Nous rentrons dans le pavillon, sa femme, le bébé dans les bras, ne nous a même pas saluées mais passe régulièrement jeter des coups d'oeil avec un air peu aimable.

Le propriétaire commence à rédiger ses lettres puis, au moment de noter les numéros de puce des chiens, fait mine de s'affoler, de fouiller son sac, de soulever des piles de documents pour finir par nous balancer qu'il a oublié les cartes d'identification et les carnets de santé en Normandie !


Samedi 13 h 15

Je commence à sentir que l'affaire est plus compliquée qu'il n'y parait. Je sors marcher avec la bénévole et je lui dit qu'il est tout bonnement hors de question que je transporte deux chiens non identifiés, qu'il nous faut au minimum le numéro de puce.

Nous demandons au propriétaire de contacter le vétérinaire qui a vacciné les chiens dans la semaine précédente afin d'obtenir leurs numéros. Le cabinet vétérinaire n'ouvre qu'à 14 h, nous attendons. La famille d'acceuil, jointe par téléphone confirme qu'elle acceptera les chiens s'ils ont au moins leurs identifiants.


Samedi 14 h

Le vétérinaire est en ligne, la bénévole demande à lui parler, je la vois noter les dates de naissance, les numéros de puces, elle discute un peu avec son interlocuteur puis, d'un coup, semble stupéfaite, inscris un nom et un numéro de téléphone sur son bloc, termine sa conversation, raccroche et s'adresse au propriétaire "Les chiens ne vous appartiennent pas ? Le vétérinaire vient de me dire que c'est une mademoiselle X qui est inscrite sur leur carte d'identification !"

Le "propriétaire" : "Si, ils m'appartiennent, mademoiselle X c'est mon ex, elle me les a laissés en partant car elle ne pouvait pas les emmener"

La bénévole : "Mais légalement, ils ne sont pas à vous, vous n'avez absolument aucun droit de les abandonner et nous n'avons pas le droit de les prendre en charge sans une lettre d'abandon de mademoiselle X !"

Le ton monte, le propriétaire dit qu'il est toujours en contact régulier avec la demoiselle, qu'elle vit à Bordeaux mais qu'il peut lui téléphoner et c'est ce qu'il fait... sans résultat.

Nous décidons de lui accorder 30 minutes.


Samedi 14h30

Après avoir apparemment laissé des messages à son ex, le propriétaire nous dit qu'elle est coiffeuse, qu'elle travaille le samedi, qu'il ne connait pas le nom du salon de coiffure  et qu'elle n'aurait rien pu faire aujourd'hui de toute manière.

Il ajoute que son ex est d'accord qu'elle ne posera aucun problème.

Cette fois, sentant que tout le travail effectué l'a été pour rien dès le départ, que les chiens ne seront pas sauvés, que nous n'allons pas pouvoir les sortir de ce traquenard, nous nous fachons franchement.

Nous accablons ce lâche incapable d'avoir fait le nécessaire pour permettre à ses chiens qu'il prétend aimer de commencer une nouvelle vie dans un vrai foyer.

Il ne comprend même pas qu'il n'aura pas non plus le droit d'aller les abandonner dans un refuge comme il envisage maintenant de le faire.

Sa mégère, qui n'était pas intervenue jusque là, arrive comme une furie et nous hurle : "Arrêtez de le culpabiliser, il est déjà assez malheureux comme ça d'avoir à s'en séparer !"

Nous hurlons également, cette harpie n'a vraiment aucune honte, c'est tout de même elle qui a exigé qu'il se débarrasse de ses chiens, nous sommes écoeurées.


Samedi 15 h

Nous repartons sans les chiens, sans grand espoir que la situation s'arrange et bien conscientes que, si le propriétaire est un lâche pas très malin, la harpie, elle, a parfaitement compris que les chiens n'étant pas officiellement à son époux mais à l'ex, elle peut fort bien aller les balancer au coin d'un bois sans le moindre risque de poursuite pour eux deux.


Dans la nuit de samedi à dimanche

L'ex, en larmes, laisse un message sur le répondeur de la bénévole, le propriétaire vient de lui expliquer la situation, elle ignorait totalement qu'il voulait se débarrasser des chiens, elle n'avait plus aucune nouvelle depuis 9 mois (la grossesse de la harpie donc !), elle n'a plus du tout le temps de trouver une meilleure solution pour ses chiens et préfère les abandonner à l'association que de leur faire prendre un risque en les laissant sous le toit de ce lamentable duo.


Dimanche matin

L'ex se rend dans un internet café pour envoyer par mail sa lettre d'abandon.


Dimanche après-midi

Nous récupérons les chiens. Au moment où nous partons, nous respirons enfin, les chiens sont à l'arrière, ils sont calmes, ils sont en sécurité et, s'ils ont bien senti qu'il se passait quelque chose de grave, ils ne comprennent pas encore que leur vie vient de changer pour toujours.

 

 


PS : nous cherchons maintenant un foyer définitif pour ces deux crèmes de chiens, avis aux amateurs, fais passer l'info.

 

Le dimanche 28 novembre, Urban vient d'être adopté. Il va maintenant être dorlotté par ses adoptants qui ont décidé qu'il irait partout avec eux. Nous sommes allées finaliser l'adoption et signer le contrat, Urban nous a acceuillies et nous a présenté sa maison comme s'il vivait là depuis toujours. Quand ses adoptants se sont rendus au refuge où il était hébergé, il a fait le fou en sortant de son box puis il s'est précipité vers les deux visiteurs et il est monté dans leur voiture sans discuter, comme si c'était simplement ce qu'il convenait de faire.

Urban a choisi, c'est aussi simple que ça.

Biscuit attend lui aussi sa chance.

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